La peau grasse accompagne toujours l’acné.
Les manifestations prédominent au niveau du visage (99%), haut du dos (70%) et au niveau du thorax (15%)

Lésions rétentionnelles (avant les lésions rouges)

  • le comédon ouvert : élévation jaunâtre ou noire ( point noir) de 0,2 mm à 1 mm est la manifestation de l’acné la plus facile à traiter car il peut être évacué vers l’extérieur à l’aide d’un tire comédon constitué d’une tige métallique terminée par une cupule percée d’un trou. L’application et la pression de la cupule sur la zone entourant le comédon chasse son contenu à travers le trou. Une désinfection du tire comédon et de la zone avant et après est indispensable. Cependant, lorsque le diamètre du comédon est large, des cicatrices plus ou moins pigmentées sont la règle.
  • le comédon fermé : petites élevures couleur chair qui ne se laissent pas évacuer

Lésions inflammatoires :

  • La papule (tâches rouge surélevée) correspond à l’accumulation de sébum en profondeur parce qu’il ne peut pas s’évacuer vers l’extérieur. Il se forme un microkyste dur qui soulève la peau. L’élimination d’une papule ne peut se faire que par exérèse chirurgicale. Toute tentative d’élimination par pression est inutile et dangereuse car, si elle entraînait un éclatement du microkyste dans le derme, elle pourrait avoir pour conséquence inflammation parfois infection.
  • La pustule est une papule qui s’est liquéfiée et qui peut s’ouvrit pour libérer son contenu. Elle a généralement un diamètre important et laissera toujours une cicatrice. Elle se traduit par une tête blanche qui surmonte la papule inflammatoire
  • Le nodule est un gros bouton rouge douloureux

Les lésions séquellaires cicatricielles :
Les marques disparaissent progressivement en quelques mois (3 à 12) alors que les marques définitives persistent mais peuvent être atténuées par des traitements adaptés.

  • les marques temporaires : tâches rouges (après les papules et les têtes blanches), les tâches brunes ( les patients à peau mate ou colorée)
  • les cicatrices définitives : taches blanches qui ont une surface un peu froissée parfois nombreuses au niveau du dos et du thorax, cicatrices déprimées larges mais peu profondes, parfois petites profondes en pic à glace, cicatrices en relief (chéloides) boutons durs et surélevés de préférence au niveau des mandibules, haut du dos et thorax.

Quelles affections peuvent être confondues avec l’acné ?

  • Rosacée : adultes, boutons rouges et têtes blanches identiques aux lésions de l’acné mais associées à de la couperose, de l’érythrose, parfois rhynophyma.
    La rosacée fait son apparition entre 30 – 50ans, elle est confinée au visage uniquement. Cette maladie de peau concerne essentiellement les femmes. Les hommes sont ceux qui développent les cas les plus graves marqués notamment par cette enflure prononcée qui défigure le nez, le rend bulbeux et sanguin connue sous le nom de rhinophyma, il faut traiter les vaisseaux hypertrophiés du visage.
  • Folliculites : boutons rouges et têtes blanches autour d’un poil conséquence d’une infection superficielle de l’orifice du poil. Autour de la bouche, elles peuvent être secondaires à l’application d’une crème à la cortisone ou à la prolifération d’un parasite (démodécidose). Folliculites à bactéries (staphylocoque) suite à la contamination au cours du rasage. La folliculite du tronc à gram négatifs peut être due à une antibiothérapie au long cours. La prolifération de champignons peut aussi induire une folliculite.
    En première intention, il suffit d’appliquer une lotion anti bactérienne matin et soir. Si cela ne suffit pas, le médecin prescrira une crème antibiotique.Lorsque le phénomène a tendance à se répéter, le rasage électrique, moins agressif, est recommandé. Enfin, l’épilation laser en permettant de se débarrasser des poils de la barbe peut être la solution.
  • Pseudofolliculites de la barbe : plutôt chez les patients à peau colorée(le poil frisé ayant tendance à demeurer sous la peau), boutons rouges autour de poils de barbe incarnés. Ce sont des inflammations des follicules pileux pour la plupart consécutives au rasage. Il ne s’agit pas d’une maladie de peau bactérienne ; il s’agit d’un conflit mécanique entre lié à la pousse du poil. L’incarnation résulte d’un poil rasé trop court ou d’un poil trop long qui s’incurve et pousse vers la profondeur de la peau. Les régions les plus touchées sont les joues et la région latérale du cou. La peau noire ou en cas de poil crépu, la pseudofolliculite peut être intense et se compliquer de cicatrices chéloides.
    Il est nécessaire d’utiliser pour le nettoyage de la peau des gels désincrustants et de désinfecter les zones touchées avec une lotion anti bactérienne ou une crème antibiotique, voire arrêt du rasage pendant plusieurs jours et antibiotiques par voie orale en courte cure. L’épilation des poils n’est pas conseillée.
    Lorsque les boutons apparaissent de façon chronique aux mêmes endroits, le port de la barbe peut être une solution. Sinon, le but est d’obtenir un rasage qui laisse aux poils environ 1mm de longueur de sorte que la repousse ne donne pas lieu à une réincarnation. Cela suppose de laisser la barbe de faon imparfaite. Les rasoirs mécaniques à 2 ou 3 lames sont déconseillés.
    La tondeuse réglable ou le rasage électrique à 3 têtes peut être une solution en appuyant pas fort et en effectuant des mouvements circulaires en ne repassant pas plusieurs fois au même endroit. Si les boutons persistent encore, il est possible d’utiliser des crèmes dépilatoires à base de thyoglycollate de calcium ou de sulfide de baryum tous les 3 jours, mais elles nécessitent un temps de pose et peuvent entraîner des irritations. Enfin, vous pouvez avoir recours à l’épilation laser qui, sans rendre la peau définitivement glabre, diminue la densité pilaire et par conséquent le risque d’inflammation
  • Elastolyse à kystes et à comédons : (maladie de Favre et Racouchaud) microkystes et points noirs autour des yeux ; adultes trop exposés aux UV, peau épaisse jaune et rides profondes
  • Hidrosadénite : maladie de Verneuil ; chronique, nodules rouges et douloureux dans l’aine, aisselles et sous les fesses. Maladie de la peau chronique qui affecte les secteurs comportant des glandes sudorales apocrines.

Autres affections posant rarement le problème de diagnostic avec l’acné : milium, verrues planes, sclérose tubéreuse de Bourneville, lupus, malacie de Behcet, sarcoidose, syphillis

Docteur BINA-POLINSKY Fabienne
pour

Esthétique Homme