Le désir de faire un enfant existe aussi bien chez l’homme que chez la femme.

Devenir père - comment accepter la paternité

Si le désir d’enfant est classiquement associé à la féminité, le désir de parentalité et d’enfant est aussi bien réel chez l’homme.

Le désir d’enfant est individuel.

Mais qu’est-ce que le désir ?

« On ne désire que ce dont on manque » Platon.

Quand un projet (avoir un enfant) est considéré comme une source de satisfaction, de plaisir, de bonheur, on va tendre vers ce but. On se le représente. Le désir devient alors conscient, c’est maintenant un besoin (avoir un enfant) pour atteindre le bonheur.

Désirer un enfant pour concrétiser l’amour d’un couple, pouponner, transmettre son nom, se reproduire soi-même à l’identique, retrouver des ancêtres, transmettre à son enfant les mythes de ses origines, recréer les états nostalgiques de son enfance, créer des relations parents-enfants idéales dont on n’a pas pu bénéficier soi-même.

Autant de désirs d’enfant au masculin à la fois conscients et inconscients.

Dans les cas favorables, le désir d’enfant est commun entre les deux futurs parents. L’arrivée bientôt d’un bébé est envisagée comme une consécration d’un amour, l’aboutissement d’une trajectoire de vie.

Mais, l’homme, peut ne pas désirer devenir père pour différentes raisons temporaires ou durables.

L’enfant ne lui manque pas.

Il ne désire pas devenir père car il considère qu’avoir un enfant sera une source d’insatisfaction, voire de douleur.

«  Je  ne  suis  pas  sûre  de  faire  ma  vie  à  côté  de  cette  femme  ».  Se voir parent implique avoir une liaison de couple dans un avenir lointain et un partage minimal de valeurs existentielles et éducatives. L’enfant crée un lien inaltérable.

« Je suis trop jeune pour assumer, je ne me sens pas encore prêt…  ».

« Mon objectif professionnel n’est pas encore atteint, je n’aurais pas le temps de voir grandir mon enfant ».

« Je suis trop âgé, j’ai mes habitudes… ».

« J’ai déjà des enfants ».

« Pour élever un enfant, il faut avoir de l’argent… ».

«Le monde actuel fait peur pour avoir des enfants ».

«Je désire une compagne qui m’aime, et qui  prend soin de moi, que de moi ».

Ne pas (ou ne plus) désirer devenir père parce que je n’ai pas besoin d’un enfant pour être heureux,

est à différencier

du pourquoi pas (désir encore inconscient), mais je ne peux pas, je n’arrive pas à me faire à l’idée que je puisse devenir père.

Pourquoi un Homme peut-il présenter des difficultés à l’idée de devenir père ?

L’homme est tiraillé entre ses propres désirs psychologiques et des difficultés à trouver sa place au point de vue familial et social.

Souvent les angoisses d’occuper la place de père peuvent trouver leurs racines dans l’histoire du futur père avec ses parents.

Les satisfactions vécues pendant l’enfance avec ses propres parents laissent au père des points de repère conscients pour essayer d’établir des relations satisfaisantes avec ses propres enfants.

Par contre, les frustrations éprouvées pendant l’enfance donnent place à des regrets qui se transforment en désir d’éviter à ses enfants de vivre de tels sentiments, de telles déceptions.

La maturation psychoaffective de la paternité se construit donc depuis l’enfance du potentiellement « futur » père en tant que modèle inconscient. Les modalités de la construction psychique de la paternité sont relatives à la personnalité de cet Homme, personnalité qui dépend de son propre vécu, de sa propre histoire.

Parfois, le malaise ne fait surface que pendant la grossesse, et une maternité peut révéler la fragilité du maintenant « devenant » père. «J’avais cru désiré cette grossesse, mais maintenant, j’en ai peur, rien ne va plus ».

Les processus psychologiques préparant le futur père à recevoir l’enfant pour remplir son rôle nourricier, éducateur et tuteur se mettent en place dès le début de la grossesse. Ces processus peuvent se traduire par l’apparition d’angoisses, de rêves, de souvenirs parfois révélateurs de conflits intérieurs non élaborés mais indicateurs de la métamorphose qui s’opère chez le devenant père.

Il ne s’agit pas de ne plus être le fils de ses parents, mais de quitter le statut d’enfant pour pouvoir lui-même devenir père. En transmettant le don de vie à son enfant, le père transmet le flambeau aux générations futures.

« Devenir père, parce qu’on a été le fils de quelqu’un »

Grossesse et naissance viennent mettre de nouvelles dimensions, et révèlent parfois une immaturité-insoupçonnée. Des crises de couple peuvent donc se révéler dans ces circonstances.

Les hommes et le couples en difficultés doivent être aidés par des équipes soignantes (périnatale ou d’écoute …).

Docteur BINA-POLINSKY Fabienne

Pour
Esthétique Homme