QUAND LE GLAND S’ENFLAMME           Man covering his crotch with both hands

 « Depuis déjà quelques mois, j’ai des rougeurs sur le gland et des brûlures, la peau enfle un peu, et ça me fait mal de temps en temps quand je me masturbe, mais pas tout le temps des fois ça passe et ça revient après une semaine ou deux…»

« La peau est fripée comme si j’avais une fine couche en plastique plissée collée par-dessus, un peu comme la mince pellicule des colles en tube transparentes pour enfant qu’on laisse sécher. »

« Ça me saoule vraiment beaucoup, je n’ai plus de vie sexuelle depuis, j’ai trop honte. »

Vous êtes nombreux.

Ne stressez pas !

Dans le jargon médical, ces symptômes  définissent la balanite qui est une inflammation de l’extrémité du pénis (gland). Toute la peau du gland visible (décalotté ou la verge en érection) peut être rouge, mais on ne peut voir que de petites taches, des points ou des plaques rouges très distinctes. Les rougeurs peuvent être très discrètes, on ne voit presque rien.

« Il y a effectivement des fois où c’est presque asymptomatique, ça m’a fait le coup presque à chaque fois où j’allais le montrer à un médecin! Du coup, beh t’es pas vraiment pris au sérieux, on te traite presque d’hypocondriaque… »

On ressent des démangeaisons ou une sensation d’inconfort, parfois on ne ressent rien du tout. Lorsque l’irritation est très importante, des fissures (légères fentes) peuvent se former très sensibles au toucher. L’écoulement est très rare. Ca ne sent pas mauvais.

On parle de balano-prosthite lorsque l’inflammation est étendue au prépuce (peau qui recouvre le gland).Le traitement sera le même.

La balanite peut apparaitre après un rapport sexuel non protégé ou en l’absence de relations sexuelles.

Elle peut être due à :

-une infection bactérienne,

-une infection à champignons (mycose),

-une irritation chimique (allergie de contact à un lubrifiant, un gel douche, etc…),

-un eczéma ou un psoriasis.

Les infections à champignons (mycose) sont de loin la cause la plus fréquente, suivies par les irritations chimiques.

La mycose est due à la prolifération excessive d’un champignon (généralement le Candida Albicans), ou levure, normalement présent sur la peau du gland, autant chez les hommes circoncis que chez ceux qui ne le sont pas. Mais la région chaude et humide sous le prépuce des hommes non-circoncis est favorable à la croissance de ces micro-organismes qui causent la balanite. Un nettoyage insuffisant ou un savonnage excessif du prépuce chez l’homme non circoncis peuvent causer ou amplifier le problème.

Dans un premier temps, vous préférez éviter de montrer votre sexe au médecin.

Vous souhaitez connaître le remède sans ordonnance.

Le traitement de la balanite dépend de la cause. Le choix du traitement dépend aussi de la sévérité des symptômes.

 Les infections à champignons (mycose à Candida) sont de loin la cause la plus fréquente.

  • Vous pouvez donc tenter de vous traiter avec des crèmes anti-fongiques et un savon antiseptique.

Dans cette fiche, les médicaments ne sont pas cités par nom de marque mais par nom de substance active encore appelée Dénomination Commune (DC). Toujours indiquée sur la boîte du médicament, c’est le repère le plus fiable pour identifier sa composition et éviter les erreurs médicamenteuses.

Les dérivés imidazolés :

 Éconazole 1% crème, émulsion fluide

 Fenticonazole 2% crème,

 Isoconazole 2%  crème, émulsion fluide,

 Miconazole 2%  gel, solution, lotion

La Ciclopiroxolamine 1% crème

A appliquer sur le gland matin et soir 21 jours, au moins 7 jours.

  • Une partie du traitement de la balanite consiste également à nettoyer correctement son pénis: après avoir bien décalotté le gland, utilisez un savon alcalin, les savonnages excessifs et répétés sont à éviter car ils perturbent la flore et les défenses naturelles de la peau.
  • Un traitement qui vise à rééquilibrer la flore intestinale (probiotiques) peut favoriser la guérison, en particulier indiqué si vous présentez des troubles intestinaux associés.
  • Votre régime alimentaire ne doit pas être trop sucré, le sucre favorisant les infections mycosiques.

Temps que durent les signes, évitez les rapports sexuels ou mettez des préservatifs. A l’origine, la mycose n’est pas forcément une MST, mais elle peut être transmise. Votre partenaire a-t-elle une mycose vaginale ?

Changez souvent vos sous-vêtements, choisissez les en coton.

ATTENTION aux remèdes naturels : huile d’olive, miel, huile de bourrache, huile essentielle de Tea Tree… Les résultats ne sont pas garantis et non sans risque. Les crèmes hydratantes sont sans effet.

 

Lorsque les symptômes sont trop importants,

Ou résistants à un traitement bien mené pendant au moins7 jours,

Ou récurrents,

CONSULTEZ

votre généraliste, un dermatologue, ou urologue (un spécialiste des maladies reliées au système urinaire) afin d’évaluer la nécessité de procéder à une circoncision (ablation du prépuce). Par exemple, si vous avez un phimosis et souffrez d’épisodes répétés de balanite, la circoncision peut être considérée comme une option thérapeutique.

Rappelez-vous qu’il est important d’exclure   des infections plus sérieuses ou transmissibles sexuellement. 

Les infections transmises sexuellement peuvent parfois être confondues avec une balanite (condylomes et autres).

Le médecin fera un prélèvement de la surface du gland de votre pénis (et non de l’intérieur de l’urètre) à l’aide d’un coton-tige qu’il enverra pour analyse dans un laboratoire d’analyses médicales. Cette technique est simple, rapide, indolore.

L’analyse permettra d’identifier des micro-organismes résistants (ce qui aidera à choisir un traitement approprié lorsque le traitement standard échoue).

Les mycoses modérées à sévères ou récidivantes seront traitées par des traitements fongiques oraux et suffisamment longtemps.

Les infections bactériennes sont traitées avec des antibiotiques disponibles sur ordonnance.

La dermatite allergique ou de contact (chimique) est traitée simplement en évitant les produits qui ont causé l’allergie ou l’inflammation. Il faut parfois du temps pour identifier l’agent responsable. Dans les cas modérés ou sévères, une crème à faible dose de cortisone peut être prescrite.

Docteur Bina-Polinsky