Rappel important :
Pour prévenir les cicatrices d’acné, l’acné doit être traitée le plus tôt possible. L’acné même modérée peut masser des cicatrices définitives. Le traitement des cicatrices d’acné est toujours difficile, le meilleur traitement est préventif. L’acné doit être prise au sérieux par les parents. Il existe de nombreux moyens pour traiter l’acné, il ne faut pas attendre les cicatrices pour s’en préoccuper, et donc consultez à temps !
Les traitements médicaux seront d’autant plus efficaces que l’hygiène de la peau sera parfaite.
Perdez l’habitude de « trafiquer » vos boutons avec vos mains !

QUEL TRAITEMENT POUR VOTRE ACNE SEVERE

Dans votre miroir vous voyez que tout votre visage est atteint, couvert de nombreuses papulo-pustules , comédons, ouverts et fermes, avec des nodules.

Les traitements naturels ne guériront pas votre acné, celle-ci relève d’une consultation médicale.

Cette forme justifie d’emblée un traitement par voie orale antibiotique associé à un traitement local.

LES TRAITEMENTS CHEZ LE MEDECIN
Remboursés sécurité sociale

Le nettoyage dermatologique :

Un bon nettoyage de peau dermatologique fait par un médecin s’impose pour accélérer la guérison des acnés rétentionnelles microkystiques. Quand il est associé aux traitements locaux prescrits par le médecin ( rétinoides), il sera pratiqué quelques semaines après le début du traitement, il permet d’en accélérer l’effet, d’éviter des cicatrices. Le médecin pratique une micro incision du comédon fermé pour extraite le sébum retenu.

La prescription médicale sur ordonnance :

TRAITEMENTS LOCAUX

  • Contre les lésions rétentionnelles

Les rétinoides topiques ( crème ou gel) remboursés par la Sécurité Sociale
Ils font partie de la famille dérivés de la vitamine A
Contre les comédons (lésions rétentionnelles) désobstruent les follicules pilo-sébacés, donc toujours nécessaires puisqu’il existe toujours une obstruction des follicules sébacés dans l’acné.

Ce sont  la trétinoine ( locacid, kétrel, efederm, rétacnyl), l’isotretinoine (roacutane gel), adapalène ( différine crème et gel qui s’attaque aussi aux lésions inflammatoires).

Irritants.  Commencez le traitement 1 jour sur 2 pendant 2 semaines (ou dès que  l’on supporte bien le produit) .A appliquer les soirs 1 heure après la toilette. Il faut appliquer très peu de produit, l’étaler sur l’ensemble du visage sans frotter la peau, éviter les yeux, le pourtour de la bouche et le cou. Bien surveiller sa peau, et interrompre le traitement pendant 1 à 4 jours  si la peau devient rouge, pèle, picote, ou brûle.
L’application d’un crème hydratante est indispensable le matin.

Le traitement est souvent associé au peroxyde de benzoyle et/ou un traitement antibiotique local ou général.

ET

  • Contre les lésions inflammatoires (boutons rouges)

Peroxyde de benzoyle, c’est un médicament RSS qui possède des propriétés anti-inflammatoires et anti-bactériennes pour traiter les lésions inflammatoires ( boutons rouges).
existe en savon (Pannoxyl ®)en crème, et en gel ( Brévoxyl, Cutacnyl,Eclaran, Pannogel, Pannoxyl, Effacné, Epiduo). Les concentrations des produits varient entre 2,5 et 10%. Un peu irritant mais très efficace sur les lésions inflammatoires. Uniquement sur les boutons rouges, sans frotter. Le soir avec une lingerie de couleur blanche car décolore les vêtements comme l’eau de javel..

A noter- les Dermocorticoides : ce n’est pas un traitement de l’acné !

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TRAITEMENT GENERAL

Traitement antibiotique général –  Systématique en association aux traitements locaux.

  • Les antibiotiques (tétracyclines, érythromycine, plus rarement sulfamides) :

L’acné n’est pas une infection, mais ces antibiotiques luttent efficacement contre l’inflammation. Les tétracyclines peuvent entraîner des troubles digestifs (nausées, vomissements), elles doivent être absorbées avec un grand verre d’eau, au moins deux heures avant le coucher pour éviter une ulcération de l’œsophage. Les tétracyclines réagissent au soleil, il ne  faut donc pas s’exposer au soleil sans utiliser un écran total toutes les deux heures. La survenue d’une allergie cutanée (urticaire) est possible.

  • Isotrétinoine (dérivé de la vitamine A, substance active de divers médicaments comme Curacné ®ou Roaccutane)

Pour une acné sévère, pour une acné qui résiste aux traitements antibiotiques bien conduits au moins pendant 3 mois ou qui perdure à l’âge adulte. En cas d’échec évalué à 3 mois, on peut proposer un traitement par isotrétinoine par voie orale. Elle peut même être proposée d’emblée lorsque votre acné est très inflammatoire recouvrant le visage avec des nodules. Une acné sévère implique presque toujours la prise d’isotretinoine

L’isotrétinoine diminue la sécrétion de sébum de  70 % et normalise la kératinisation épidermique, elle est antiinflammatoire et réduit la prolifération de la bactérie Propioni Bacterium Acnes. La liste des effets secondaires peut inquiéter, mais les effets secondaires graves sont rares alors que les effets indésirables bénins sont fréquents et peuvent être facilement pris en charge. Il faut bien suivre les indications du médecin et bien réaliser le suivi nécessaire .Il faut faire une prise de sang un mois avant le traitement et ensuite tous les 3 mois chez les hommes. La durée du traitement dépend de votre acné et de la dose qui vous est prescrite. Il faut compter 8 à 12 mois de traitement. L’exposition solaire est contre indiquée sans écran total appliqué toutes les  2 heures. Il est possible de se baigner à la mer si le bain ne dure pas plus de 30 minutes et si l’on applique l’écran auparavant, il n’est pas possible d’envisager des activités prolongées en plein soleil pendant le traitement. Il faut attendre  6 mois à 1 année après le traitement par isotrétinoine avant d’envisager un traitement laser (épilation, couperose…), une intervention chirurgicale ou une correction des cicatrices (dermabrasion, relissage..).

Face aux risques (rares mais possibles et graves) de dépression et de suicide susceptibles d’être provoqués par ce médicament (bien qu’il n’existe à ce jour aucun lien démontré entre suicide et isotrétinoine), L’AFSSAPS ( Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé) avait suggéré à ce qu’un test de détection des troubles dépressifs soit effectué avant prescription. La pratique de ce test n’est pas encore généralisée, cependant, un suivi psychologique régulier, tous les 2 mois,  doit être mis en place qui permet au médecin de se rendre compte de tout changement d’humeur. La vigilance des parents est primordiale : si vous remarquez une tristesse inhabituelle et persistante chez votre adolescent, n’hésitez pas à en parler à votre médecin. L’arrêt du traitement pourra être décidé.

L’acné sévère peut se présenter comme un véritable fardeau social, les boutons laissant des traces indélébiles. La connaissance des effets secondaires ne doit pas vous dissuader d’un traitement si celui-ci est justifié.

Le traitement d’entretien se justifie puisque l’acné est une maladie chronique du  en crème ou gel  pilosébacé. Il repose sur l’application de rétinoide local, notamment Adapalène ®, pour prévenir la formation de nouveaux comédons à l’origine des poussées d’acné, c’est là que les traitements naturels peuvent avoir leur place, ainsi que les traitements de médecine esthétique. L’isotrétinoine ne guérit pas l’acné, mais laisse souvent un répit de 12 à 36 mois qui permet à l’affection de s’éteindre prématurément, les acnés sévères nécessitent parfois 2 à 3 traitements par isotrétinoine. Un traitement par isotrétinoine permet  80% d’amélioration apres  4 mois de traitement d’une acné du visage  alors qu’il faut compter 6 mois pour une acné du dos . On obtient en général 100% d’amélioration après 6 à 8 mois de traitement.

PAS DE LASER pour cette forme sévère d’acné,
Car l’ isotrétinoine contre-indique le laser pendant le traitement et pendant les  6 mois qui suivent l’arrêt du traitement par isotrétinoine en raison d’un risque cicatriciel hypertrophique.

Par contre les LEDs peuvent être utilisées  même en prenant de l’isotrétinoine ( roacutane®)

Une diode  électroluminescente, LED, est un composant électronique capable d’émettre de la lumière monochromatique, non cohérente, non focalisée, lorsqu’il est parcouru par un courant électrique .Les diodes les plus connues  sont les voyants lumineux sur les appareils électro-ménagers, elles sont de faible puissance  inférieure à  1 watt.  Les LED en dermatologie ont une forte puissance supérieure à 1 watt ; l’efficacité de la LED va dépendre de sa longueur d’onde (c’est-à-dire de la couleur), de son irradiance (ou fluence joules / cm2), de la durée d’exposition et du mode pulsé ou discontinu, avec toutefois une priorité pour le rôle de la puissance de l’irradiance (énergie) sur le temps d’exposition.

Les LEDs sont utilisés en panneau de dimension variable, de la taille d’un téléphone portable à 2 m2 de surface pour y exposer le corps. Les lumières LED ont des propriétés stimulantes des métabolismes, elles ont aussi une action anti inflammatoire, antalgique, curative, et préventive, précieuses dans la réparation cutanée. De plus en plus de petits appareils LED, sans puissance précise ni précautions d’emploi détaillées, sont vendus avec des promesses diverses allant de la beauté à l’acné. Ils risquent cependant d’être décevants dans leur utilisation quotidienne. Un conseil, devant la douceur apparente de ces sources lumineuses et l’absence presque totale de chaleur ressentie, la tendance naturelle fait que l’on peut être tenté, pour être plus efficace, d’augmenter la fréquence et surtout la durée des expositions au rayonnement. C’est une erreur à ne pas commettre. Les cellules réagissent très vite à la stimulation lumineuse et si cette dernière se prolonge trop, l’efficacité décroît rapidement, ses effets pouvant alors s’inverser.

Les LEDs sont donc des lumières monochromatiques qui utilisent le phénomène de photobiomodulation. Les couleurs clés, pour lesquelles de nombreux travaux ont à ce jour démontré une réelle efficacité et un mode d’action, sont le rouge, le proche infra-rouge et le bleu (le vert, le jaune ou l’orange ont des résultats qui doivent encore être évalués).

La LED induit une cascade de réactions photochimiques au niveau cellulaire. Les cibles atteintes sont :

  • les mitochondries des fibroblastes (cellules du derme de la peau), mais aussi des cellules qui interviennent dans le processus inflammatoire comme les macrophages, les mastocytes et les polynucléaires.
  • les vaisseaux , les mélanocytes (cellules qui fabriquent le pigment mélanique), et l’eau avec, pour chacune de ces cibles, un coefficient d’absorption de la lumière variable en fonction de la couleur de la LED.

En activant le système  d’oxydo-réduction, l’irradiation lumineuse augmente le rendement énergétique de la mitochondrie puis la synthèse protéique dans la cellule où elle existe. L’hypermétabolisme des cellules de la peau, des mastocytes, des macrophages, et des polynucléaires neutrophiles permet la libération des facteurs pro et anti inflammatoires. Les fibroblastes produisent du procollagène de type I et II. On a pu observer une augmentation du nombre des fibroblastes et un épaississement et réarrangement des fibres de collagène, ainsi qu’une réduction de la profondeur des rides et des vergetures, une modification de l’élasticité cutanée et même une modification du teint (point intéressant par exemple pour proposer d’améliorer le teint des fumeuses).

En ce qui concerne l’acné, avec l’utilisation des LEDs, l’idée n’est pas de détruire par la chaleur mais de normaliser les fonctions cellulaires des glandes sébacées et également de nuire aux germes.

Les LEDs rouges ont une action anti inflammatoire.

La bactérie Propocie Acnès produit une substance (porphyrine) activable par les LEDs, notamment bleues,  cette photo activation provoque la destruction de la bactérie par production de radicaux libres.

En pratique, l’exposition répétée des lésions acnéiques à de courtes séances sous un panneau de LEDs rouges améliore significativement les lésions. On rajoute des LED bleues pour entraver le métabolisme des germes qui se développent dans les lésions inflammatoires acnéiques.

De nombreuses études cliniques font état d’une amélioration de l’acné inflammatoire de plus de 50 % à raison de 2 séances durant 6 semaines avec les LED bleues seules.  Bien sûr ce résultat doit être entretenu comme pour la plupart des traitements proposés.

On a pu montrer que :

  • l’utilisation alternée de LED bleue et rouge (2 séances par semaine pendant  4 semaines) pouvait améliorer  48% de l’acné rétentionelle et de 76 % l’acné inflammatoire quelque soit le phototype        (c’est-à-dire quelque soit la couleur de la peau même foncée).
  • Pour  les lésions rétentionnelles, l’amélioration était à son pic d’efficacité dès la deuxième semaine de traitement, pour être stable ensuite jusqu’à 8 semaines après la dernière séance.
  • Pour les lésions inflammatoires, l’amélioration était de  60% à a troisième semaine pour encore s’améliorer pendant les 2 mois qui suivent.

La fluence était de 48J/cm2 pour les lumières bleues et 96 J/cm2 pour les rouges pendant  20 minutes chacune. Rarement une petite aggravation transitoire  de l’acné inflammatoire peut se voir en utilisant les LED bleues seules, c’est pour cette raison que l’on a tendance à proposer  dans la même séance une exposition alternée de LED bleues et rouges. En effet, on a supposé que les phénomènes d’aggravation transitoire pourraient être secondaires aux débris des bactéries.

Sous les panneaux de LEDs,  les yeux doivent être protégés par des coques occlusives, et le local doit être sombre sans lumière du jour. La peau doit être préalablement nettoyée. Contre-indication : les maladies auto-immunes (exemple : lupus érythémateux disséminé)

Pour être efficace, un traitement par les LEDs rouges ( 632 nm) et/ou bleues ( 415 nm) nécessite en moyenne 2 séances par semaine durant 4 semaines. Les LEDs peuvent être utilisées en complément de la lumière pulsée, des traitements locaux et généraux, y compris l’isotrétinoine ( Roacutane®). Il n’y a pas de risque de déclencher une photosensibilisation, même avec le peroxyde de benzoyle  portable, équipé de LED bicolores sont proposés pour traiter soi-même ses boutons d’acné.

Pour être complet, à propos de la Photothérapie dynamique : les LEDs peuvent être utilisées avec un liquide photosensibilisant ( acide aminolevulinique) . Mais, pour une pathologie considérée comme mal vécue socialement bien que bénigne , la prescription d’un chromophore exogène couteuse, la durée de la séance, les risque d’aggravation de l’acné, la gestion des sensations de brûlures durant les séances et l’effet peeling dans les suites plaident en faveur des LED sans liquide photosensibilisant  (PDT) en première intention.