protection solaire - Esthétique HommeLes filtres solaires : fiction ou réalité ?

On trouve des filtres solaires partout : dans les crèmes de jour, les fonds de teint, … et bien sûr dans les produits solaires ils trouvent leur place tout naturellement.
Les filtres solaires sont des molécules capables d’interagir avec les radiations lumineuses pour absorber les longueurs d’onde dangereuses pour la peau : les UVA et les UVB.
Des facteurs de protection solaire (SFP) basés sur le temps de photo-protection-limite, avant l’apparition d’un érythème solaire ont été définis sur une échelle de 2 à 60. Ce critère est cependant subjectif, car il dépend des types de peau et de l’intensité solaire considérée. Les peaux sensibles au soleil et, en particulier celle des enfants, nécessitent des protections classées entre 15 et 30. Les mêmes précautions sont à observer lors des premières expositions.

Toutes les crèmes solaires n’absorbent pas tous les UVA, et devant ces lacunes, il faut retenir que les expositions prolongées au soleil restent dangereuses.

Les crèmes solaires qui protègent bien contre les UVA ont mentionné sur leur emballage le sigle A entouré d’un cercle.

crème solaire - Esthétique Homme

Les filtres solaires protègent mieux des coups de soleil que des effets du soleil sur le vieillissement de la peau et de son action cancérigène.

Contre-indications

Certains produits solaires déclenchent des réactions d’intolérance. Les filtres solaires peuvent provoquer des allergies, qui bien que rares, ne doivent pas être méconnues.
Tous les cosmétiques de dermopharmacie précisent le nom des filtres solaires incorporés dans les produits. Il n’en est pas de même pour les produits vendus en grandes surfaces.
Lisez bien les étiquettes.

L’octocrylane a été interdit.
Méfiez-vous de l’oxybenzone qui est un filtre UV très fréquemment incorporé dans les crèmes solaires, et qui est responsable d’allergies de contact, surtout de photo-allergies : brûlures, picotements, rougeur ou même eczéma d’apparition rapide aux sites d’application du produit cosmétique.

Dans les cas de sensibilisation aux filtres solaires, on peut avoir recours à d’autres substances photo-protectrices : les écrans solaires minéraux qui utilisent les propriétés photo-protectrices de l’oxyde de titane qui possède un pouvoir absorbant qui couvre largement les champs des UV et une bonne partie du spectre visible.
Les écrans minéraux correspondent  aux meilleures performances des photoprotecteurs, ils agissent en réfléchissant les UV comme un miroir.
Mais, l’utilisation de ces produits reste limitée car, l’oxyde de titane ne peut être incorporé dans  les produits cosmétiques que sous forme de nanoparticules pour ne plus laisser de traces blanches sur la peau.  Or le danger potentiel des nanoparticules provient de leur petite taille qui facilite leur passage au travers des cellules de l’organisme.

Par précaution, l’Ansm a recommandé de ne pas utiliser de crèmes solaires contenant des nanoparticules de dioxyde de titane sur une peau lésée ou sur les coups de soleil du fait des risques potentiels pour la santé humaine.

Le dioxyde de titane NON nanoparticule ne présente aucun danger, car il  reste à la surface de la peau, les molécules sont trop grandes pour être absorbées par la peau, contrairement aux filtres solaires qui, eux, peuvent être absorbés.  Mais les crèmes sont difficiles à appliquer et laissent des traces blanches. Dans sa forme NON nanométrique, l’oxyde de titane est un excellent protecteur solaire.

La photoprotection active

On peut envisager une autre stratégie : augmenter la pigmentation par bronzage artificiel. Dans ce cas, on parle de photoprotection active, par opposition à la photoprotection passive obtenue à l’aide des filtres solaires.
Rappelons que le bronzage de la peau correspond à un processus de défense naturelle contre les méfaits du soleil. Pour les personnes allergiques aux filtres et non protégées par les écrans minéraux, la PUVA-thérapie (technique médicale utilisée par les dermatologues pour soigner diverses maladies de la peau – par exemple la lucite- caractérisée par un traitement médicamenteux qui accompagne l’exposition aux radiations UVA)  peut être une solution car elle stimule la pigmentation de la peau.

Le bon usage des produits solaires

Les produits solaires sont efficaces,  mais mal utilisés  ils peuvent favoriser un excès d’exposition.

En supprimant le signal d’alerte du coup de soleil, avec des produits solaires d’indices élevés, l’utilisateur se sent sécurisé et autorisé à l’abus. L’efficacité du produit solaire peut être diminuée, voire annulée, si celui-ci est mal utilisé. Un bon usage implique une éducation de l’utilisateur.
Un bon usage des crèmes solaires reposent sur les principes suivants :

  • Veillez au bon indice de protection.
    Les crèmes ont des filtres UVB  indiqués par le fameux  indice FPS (facteur de protection solaire)  qui va de  15 à 50  et des filtres UVA. Un indice 50+ est conseillé à tous les types de peau.
    Choisir l’indice en fonction de la sensibilité de votre peau au soleil (c’est-à-dire en fonction de  votre phototype,  peau claire ou mate). Les individus sont caractérisés par leur capacité à bronzer, par opposition à leur sensibilité au coup de soleil.  On les répartit en 6 catégories (classification de Fitzpatrick). Cette classification est d’une grande utilité.
  • Choisissez la présentation du produit solaire qui vous convient le mieux. Par exemple la forme en spray est très appréciée par les hommes car son utilisation est simple chez les chauves ou sur les zones poilues du corps. La forme en stick est conseillée pour les lèvres et les cicatrices. Les émulsions ,elles, ont l’avantage de sécher rapidement après application sur la peau.
  • Appliquez la bonne dose utile sur toutes les zones exposées sans oublier les oreilles.
  • N’utilisez pas votre crème solaire après sa  date de péremption.
  • Renouveler l’application toutes les 2 heures pendant la durée de l’exposition solaire. Un indice élevé ne permet pas une durée d’exposition plus grande. Renouveler fréquemment l’application pour maintenir la protection, surtout après avoir transpiré, avoir nagé ou vous être essuyé.

Les erreurs les plus fréquentes.

  • Les auto-bronzants sont  photoprotecteurs.
  • Les nuages suppriment les méfaits du soleil.
  • Les rayons qui chauffent ne sont pas les plus dangereux.
  • Un parasol  protège
  • Les baignades isolent  du soleil.
  • Ne pas s’exposer progressivement.
  • Ne pas protéger les enfants.

Existe-t-il un bon bronzage ?
Il s’agit de déterminer si le bronzage constitue ou non une protection efficace.
Impossible de savoir s’il existe un bon bronzage. Moyen de défense naturelle ? Cicatrice d’un dommage de la cellule ?
Pour le Docteur Cesarini, il existerait deux sortes d’individus : ceux pour lesquels le fait de bronzer engendre plus de dégâts que de bénéfices, les mélano-compromis ( gènes roux), et les mélano-compétents qui sont mieux protégés par le bronzage.

En définitive,
l’allongement du temps des loisirs, les voyages, font que les quantités d’UV reçues sont en constante augmentation. Il faut donc vivre en bons termes avec le soleil.  La peau s’apprend, c’est un organe visible facile à observer. L’individu doit connaître son propre risque.
Inutile d’interdire, mieux vaut raisonner en termes de bon usage et de bonne pratique du soleil.

Docteur BINA-POLINSKY Fabienne

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